C’est incontestablement auXIXèmeque la fabrication du papier s’industrialise avec l’invention de la première machine à papier en continu de Louis Nicolas Robert (1761- 1828). L’alimentation en pâte est alors faite en continu et le papier sort en bobine. En moins de vingt-cinq ans, l’ingénieur Bryan Donkin perfectionne « sa » machine (pas moins de 40 modèles différents). Vers 1825, les papetiers s’équipent en Europe et aux États-Unis : la machine est copiée, imitée.
Vers 1850 apparaît la première machine à fabriquer le carton multicouches. À la même époque, on dénombre plus de 300 machines en Angleterre, près de 250 en France et presque autant en Allemagne. Chacun de ces engins, quoique très étroit et très lent comparé aux machines modernes, était capable d’assurer la production de dix cuves traditionnelles desservies à la main.
La première machine à onduler française est installée en 1888 dans le Limousin. La marine à voile, grosse utilisatrice de chanvre (cordages et voiles) est remplacée progressivement par la marine à vapeur. La production de chanvre ralentit et celui-ci devient rare et cher.
Des difficultés d’approvisionnement en chiffon se font sentir et l’industrie cherche de nouvelles matières premières.
Le bois commence progressivement à remplacer le chanvre.
La deuxième moitié du XIXe siècleest marquée par le recours à la chimie.
Les travaux du Français Anselme Payenmontrent que dans toute matièrevégétale existe une substance blanche et fibreuse, la cellulose, et qu’il est possible de la récupérer par des réactions chimiques. Ces découvertes permettent d’obtenir des fibres de meilleure qualité et donc d’augmenter les vitesses de production.
En 1937, aux États-Unis, le Marihuana Tax Act, une taxe pour lutter contre la production de drogue à partir du cannabis, sonne le glas du chanvreen papeterie. Il ne sera alors plus utilisé que pour les billets et le papier à cigarette. Les États-Unis deviendront rapidement le premier producteur de papier, majoritairement forestier, et le sont encore de nos jours, largement devant laChine, le second (80,8 contre 37,9 millions de tonnes). L’industrialisation lourde est alors lancée. En 1908, la plus grosse machine a une laize (largeur) de 4,30 mètres et roule à 165 m/min. En 1910 la vitesse de 200 m/min est franchie. En 1935, la plus grosse machine fait 8,15 m de laize et tourne à 425 m/min. Le cap des 1 000 m/min est franchi en 1958. En 2000, la vitesse de 1 800 m/min est atteinte pour la fabrication du papier journal. Actuellement, les machines font jusqu’à 10 mètres de laize et tournent à près de 2 000 m/min.
XXIe siècle
Au début du XXIe siècle, les problèmes écologiques, liés à la déforestation, à des problèmes quantitatifs et qualitatifs de gestion de l’eau et à la raréfaction de nombreuses ressources, poussent au retour au-devant de la scène des méthodes de recyclage ainsi qu’au retour progressif de la production de plantes à fibres à pousse rapide et écologique comme le chanvre ou le lin.
Source du papier : le bois des forêts
Le papier des livres était fabriqué traditionnellement à partir de bois de trituration issu de feuillus et de résineux. Ce bois pouvait provenir de coupes d’éclaircies faites dans la forêt, ou de déchets de scierie.
Mais la quantité de fibres produites n’est actuellement plus suffisante pour répondre à la demande croissante de papier et des forêts primaires sont détruites au Brésil, en Chine, en Indonésie pour être remplacées par des plantations d’eucalyptus, une essence à croissance rapide, fournissant un papier de qualité pour l’édition. Avec elles, ce sont de nombreuses espèces végétales et animales qui disparaissent : l’orang outang, l’éléphant, le rhinocéros et le tigre de Sumatra en Asie du Sud-Est…
– Récupération de coton, lin et chanvre sous forme de chiffons (dès le XIVème siècle, on porte du linge de corps). La cellulose a été filée, tissée, portée, usée, reportée, relavée et donc assouplie.
– Le chiffon est lavé, trié, nettoyé de ses impuretés au pourrissoir ou des enzymes gloutons le débarrasseront de sa crasse.
– Le chiffon est ensuite broyé, mouillé par des maillets armés d’une mâchoire d’acier ; puis broyage affiné par des maillets de bois. Le tout environ pendant 36 heures ; on ajoute la colle
lors des 12 dernières heures, dès la fin du XVIIème siècle.
– La mécanique des piles à maillets est entraînée par la roue à aube.
La pâte est mélangée à l’eau tiédie de la cuve, brassée à l’aide du redable. Elle sera recueillie par l’ouvreur, et déposé
par le coucheur sur un feutre de laine…
« La forme » (tamis) est un outil utilisé à la cuve par les compagnons
papetiers, l’ouvreur et le coucheur qui surveille ce monde de compagnons en l’absence du maître –papetier parti chercher des clients à Lyon, à Paris, à la cours : le contremaître autrefois appelé gouverneur *
Le filigrane (marque de papetier) est un fil de laiton cousu sur le tamis, qui retire un manque d’épaisseur à la pâte et se retrouve par transparence au trait, en clair.
Fabrication du papier avec du bois: prochain article
La transmission du secret de fabrication du papier par les chinois
s’effectue lentement.
Les arabes n’entrent en possession de celui-ci qu’après la bataille de SAMARKAND en 751 ap. JC.
Cette capitale étant au carrefour des routes de la soie et déjà centre de production de tissus de lin (filatures) va privilégier l’utilisation de cette matière première plus cellulosique.
La conquête islamique propage cette technique jusqu’à FEZ au Maroc (70 fabriques au XII ème siècle) puis en Espagne. Javita au sud de Valence s’affirme également dès le XIIème siècle. Cette papeterie continuera à fonctionner même après la reconquête des rois
catholiques et bénéficiera de la protection des souverains d’Aragon. Les papetiers de l’époque seront des Juifs non privés de leur bien à cause de leur savoir.
Il faut attendre le XIIIème siècle
pour que les moulins à papier apparaissent en
Occident chrétien, d’abord en Italie (Palerme, Fabriano, Gênes) puis le XIVème siècle en France : à Troyes d’abord puis en Vaucluse, Auvergne, Île de France, Angoumois.
Beaucoup de légendes font remonter l’introduction en Occident Chrétien à la suite des Croisades (Auvergne – Beaujolais)
C’est la naissance de l’imprimerie au milieu du XVème siècle qui jouera le rôle de déclencheur et de développement.
Le papier est un support de l’écriture, du dessin et de l’imprimerie, constitué de
fibres de cellulose diluées dans l’eau et recueillies par un tamis
Les premiers fabricants de
papier sont les insectes :
les guêpes.
Elles arrachent les fibres de vieux bois, des fragments de feuilles sèches, des débris de végétaux
qui, mélangés à leur salive, produit
une matière avec laquelle elles construisent
les rayons et l’enveloppe de leur nid.
Certains nids
accrochés au branche d’un
arbre ou sous les solives d’un toit
sont impressionnants par leur taille.
1/ Les différents supports utilisés p r les hommes avant l’invention du papier
Avant que le papier ne soit utilisé par
les hommes, quels autres supports ingénieux , ont-ils utilisés pour fixer leurs dessins, leurs gravures, leurs pictogrammes
puis leur écriture ?
Ces supports ont été des plus variés, en voici quelques uns :
2/ L’invention du papier
Les inventeurs du papier seront chinois. Les rouleaux de bambous sont trop encombrants. Les rouleaux de soie trop coûteux.
Est-ce par l’observation du travail des guêpes dites « papetières »
et la transposition à l’échelle humaine de ces gestes ?… On peut le penser.
L’invention serait due à MOUNG TIAN général sous l’Empereur SHI-HOANG-ti, dynastie des HAN, 200 ans avant J.C.
TSAI-LUN, Grand Eunuque protégé par l’Impératrice douairière, toujours sous la dynastie des HAN 105 ap. J.C., n’aurait fait que perfectionner et codifier la fabrication du papier. On utilise la cellulose tiré du mûrier, du bambou, et du chanvre (sous forme
de récupération de cordages de marine dessalés).
On peut voir encore aujourd’hui des ateliers familiaux et des musées vivant au Japon (Washi no Sato, Higashi Chichibu par exemple) perpétuent la tradition.
remontent au XVème siècle, venez découvrir le dernier témoin de ce que fut le berceau de la papeterie en France
Le moulin Richard de Bas est encore en activité, la feuille de papier y naît sous vos yeux comme aux 1ers temps de cette industrie…
Il produit encore quelques 200 feuilles à papier à la main par jour. Il s’adapte en fonction des saisons.
En hiver, il fabrique du papier blanc, couleurs et chinés et aquarelles.
Lors qu’arrive l’été et que les jardins du moulin sont fleuris, la feuille blanche s’incline pour laisser place à la fabrication de papier à inclusions florales et des compositions florales hautes en couleurs et en diversité.
Le moulin dispose de plusieurs jardins à découvrir lors de la visite, pour s’approvisionner en pétales frais le matin même de leur utilisation.
La production n’excède pas une dizaine de feuilles par jour tant elle exige minutie et délicatesse.
Le papier blanc sert de nos jours à restaurer des ouvrages anciens, à l’édition de livres d’artiste à tirage limité.
Mise de la feuille sous presse
Les papiers pour beaux-arts sont très prisés des artistes amateurs et professionnels.
Le papier à fleurs permet l’impression de faire part, menus et poèmes.
Non? Regardez la vidéo ci-dessus provenant de ma chaîne youtube.
Vous verrez, C’est très facile !
Vous avez besoin :
de peinture (gouache ou acrylique), de pinceaux, d’une feuille de papier et d’un support rigide et lisse (plaque de verre ou plexi, planche de mélaminé ou même miroir)
Il vous suffit de peindre sur la plaque de verre, et ensuite d’y appliquer votre feuille de papier !
Bien sûr, n’attendez pas que votre peinture sèche ! et ne faîtes pas de gros paquets de peinture (vous comprendrez vite pourquoi)
Galets et torrent, monotype à l’acrylique
Cascade, monotype à l’acrylique
Monotype sur le thème d’Halloween par Emma, 8 ans.
Les enfants adorent cette technique mais elle peut être aussi pratiquée par les adultes car les effets de matières sont très intéressants !
Voici des exemples de monotypes réalisés par des adultes.
Regardez les beaux effets que cette technique peut apporter !
Ce tableau a été réalisé sans pinceau !
Eh oui, c’est possible !
Grâce à
des pochoirs,
des caches sur mesure découpés dans du carton et une éponge de cuisine !
J’ai réalisé le fond en appliquant un gel de texture, puis par superposition de caches dans des camaïeu de bleu, en commençant par un bleu de cobalt à la peinture acrylique.
Mes élèves ont travaillé également sur ce thème.
Voici leurs productions, riches et variées !
Toile façon street art et graph réalisé, par Carmen B.
Trucs et Astuces : Comment remplacer le pinceau ou la brosse pour peindre ?
En utilisant le système d’impression, par pochoir à l’éponge ou en trempant la peinture dans diverses matières comme le tissu, le papier bulle, l’éponge,…
Vous pouvez aussi créer des effets en l’essuyant à moitié avant séchage complet, racler la peinture en révélant le fond…
Camaïeu en orange à l’acrylique, par Céline N.
Pour « peindre » des détails avec plus de finesse, utilisez des branches ou même des plumes d’oiseau !
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