Space Invader et la mosaïque

Space Invaders est à l’origine un jeu vidéo développé sur borne d’arcade par la firme japonaise Taito en 1978.
Il est célèbre dans l’histoire du jeu vidéo.
Le principe est de détruire des vagues d’aliens au moyen d’un canon laser en se déplaçant horizontalement sur l’écran.
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Mais quel rapport avec la mosaïque me direz-vous ?

Vous avez certainement aperçu un jour, au gré de vos promenades une de ces mosaïques…
Moi-même j’en ai découvert une sur mon trajet quotidien !

Le mieux est de laisser parler « Invader« , l’artiste créateur de ces mosaïques, en inspiration, bien sûr du célèbre jeu vidéo.

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Qui êtes-vous, Invader ? D’où venez vous ?

Je me définis comme un AVNI, un Artiste Vivant Non Identifié, j’ai pris Invader pour pseudonyme et j’apparais toujours masqué. Je peux ainsi me rendre à mes propres expositions sans que les visiteurs ne soupçonnent mon identité ou ne remarquent ma présence même lorsque je me tiens à leurs cotés! Depuis 1998 j’ai dévelopé un projet de grande envergure qui répond au nom de code : Space Invaders.
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En quoi consiste le projet Space Invaders ?

Il consiste tout d’abord à libérer l’Art de ses carcans que sont les musées et les institutions. Mais il s’agit aussi de libérer les Space Invaders de leurs écrans de jeux vidéo pour les amener dans notre propre réalité. Tout a commencé le jour où j’ai voulu donner corps au pixel en le remplaçant par des carreaux de mosaïques. L’idée de départ était de réaliser une série de « tableaux » mais j’ai rapidement réalisé qu’il s’agissait d’un matériau idéal à poser directement sur un mur. J’ai alors eu l’idée de déployer mes créations sur les murs de Paris puis des villes du monde entier. Chacune de ces pièces devient le fragment d’une œuvre monumentale.

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Quelle est votre stratégie d’invasion ?
Quelles sont les règles du jeu ?

J’ai peu à peu mis en place un système consistant à me rendre dans les capitales du monde pour les « envahir ». J’essaie en général de placer entre 20 et 50 pièces par ville, ce qui commence à être un bon score. Parfois, je me rends à plusieurs reprises dans une même ville, mettant ainsi en place différentes « vagues d’invasions » comme je les appelle. Le but, c’est d’augmenter mon score, et de poursuivre mes «invasions» inlassablement, partout et tout le temps… Pour ce faire, je n’ai pas de stratégie préétablie,mais je m’efforce d’évoluer et de me renouveler sans cesse, de garder une part d’inventivité dans ce très sérieux projet d’invasion artistique.

Est-ce de l’Art ? Un jeu ? des Graffitis ?Du Street Art ?

C’est tout cela à la fois, et bien d’autres choses encore.
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Combien de personnes sont impliquées dans ce projet ?

Je me suis constitué une mini équipe qui m’aide à l’atelier mais cela reste très confidentiel. Même si c’est difficile à croire vu son ampleur, le projet « space invader » est le projet d’un seul artiste.
Il existe d’autres personnes à Paris ou ailleurs qui se sont mis à leur tour à poser des mosaïques dans les rues de leur ville. Ces initiatives sont tout à fait indépendantes de ma volonté mais il est agréable de constater que, d’une certaine manière, j’ai fait école.

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Pourquoi avoir choisi les Space Invaders comme figure centrale de ce projet ?

Parce qu’il s’agit à mes yeux de l’icône parfaite pour symboliser notre époque qui, avec les technologies numériques, vient de franchir un cap. De plus, le fait que ces créatures soient pixellisées font qu’elles sont faciles à reproduire en carrelage. Et puis leur nom était vraisemblablement prédestiné pour le projet que je me suis fixé: ce sont littéralement des « envahisseurs d’espace » !

 

Taito, le détenteur des droits sur le jeu vidéo « Space Invaders » n’a-t-il rien tenté contre vous ?

Il s’est manifesté à quelques reprises mais sans vraiment me causer de soucis. D’une certaine manière, je travaille dans leur sens, plutôt avec eux que contre eux. Ceci dit, j’ai commencé à m’inspirer des véritables « Space Invaders » et d’une poignée d’autres jeux vidéo, pour rapidement me détacher de ces modèles en les transformant et en les faisant évoluer. Je me suis donc éloigné des quatre figures originales de Taito pour créer mes propres créatures. Par ailleurs, mon univers artistique est nourri de nombreuses autres références qui sont venues s’ajouter à ce répertoire. Par exemple, j’ai récemment réalisé une panthère rose, une Joconde ou un Peter Pan. Mon œuvre est truffée de ce genre d’apparitions.
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Comment choisissez-vous les emplacements de vos mosaïques?

C’est un élément essentiel du processus qui est totalement subjectif, il s’agit pour moi de trouver les points névralgiques des villes que je parcours. Cela prend beaucoup de temps, c’est un long travail de repérage. Je compare souvent cela une acupuncture urbaine.
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Comment opérez-vous une fois dans la rue ? Les plaques de mosaïques sont-elles préparées à l’avance et prêtes à coller ?

Cela dépend, j’ai développé toutes sortes de techniques qui me permettent de m’adapter aux différentes situations comme la fréquentation du lieu, l’heure de l’invasion, la taille de la pièce, la hauteur de son emplacement… etc. L’idée étant d’être le plus rapide et le plus discret possible.
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